
L’occitan,
langue et culture d’aujourd’hui

Les métiers liés à la culture occitane
Vous désirez enseigner une langue ? Vous souhaitez vous lancer dans une carrière de webmaster, de fonctionnaire territorial, d’agent de développement culturel, de bibliothécaire ou de traducteur ? Vous aimeriez faire partie d’une compagnie théâtrale, faire du cinéma ? Vous avez envie d’être libraire, animateur ? Vous êtes chanteur ? Vous voulez réveiller le journaliste qui sommeille en vous ? Vous voulez travailler dans l’édition ?
Pourquoi pas en occitan ? Perque pas en occitan ?
« Ce que j’aimerais dire aux jeunes ? Il y a un monde et une société à bâtir en occitan, que ce soit avec la musique ou avec autre chose. » Joanda, chanteur occitan
Dans mon métier de journaliste, l'occitan m'a toujours permis d'avoir du travail
« On peut travailler sur tous les supports en occitan. Après avoir travaillé en radio et en presse écrite, j'ai commencé à faire des remplacements à France 3 sur les programmes en occitan. J'ai eu un énorme avantage par rapport à ceux qui commencent à faire des CDD [contrat à durée déterminée, NDLR] et des piges à France télévision, car j'ai été intégré très vite parce que je parle occitan. En général il faut plusieurs années de piges et de CDD avant d'être embauché à France 3 en CDI [contrat à durée indéterminée, NDRL] et pas toujours dans les lieux que l'on souhaite. Moi j'ai eu la chance d'être embauché à Toulouse parce que j'avais la compétence occitane. Il fallait du monde parlant occitan pour les programmes en occitan comme Viure al pais. C'est valable à Toulouse, mais c'est aussi valable à Marseille et à Bordeaux. »
Marius Blénet, titulaire d'une licence d'occitan, journaliste à France 3, Toulouse
De nombreux métiers permettent de conjuguer plaisir de la langue et vie professionnelle
Fòrça mestièrs permeton de ligar plaser de la lenga e vida professionala
Enseignement et éducation, métiers de l'enseignement et de la formation
Ensenhament e educacion mestièrs de l'ensenhament e de la formacion
Métiers ouverts aux filles comme aux garçons : professeur des écoles, regent en calandreta, professeur en collège ou en lycée, formateur pour adultes, chercheur, éducateur...
Parler en occitan, c'est jouer avec une autre musique
« À l'école, les enfants dont les parents l'ont souhaité en début d'année apprennent les mathématiques, la géographie, l'histoire, le sport, les arts visuels, la musique et les sciences en occitan. C'est un enseignement à parité horaire. Les enfants ont 12h en français et 12h en occitan. J'aide les enfants à reformuler autant que nécessaire leurs phrases en occitan. Je leur montre que les langues sont un jeu, et que parler en occitan c'est jouer avec une autre musique. Il faut aussi avoir une grande confiance dans les capacités des enfants à apprendre, car dès leur petite enfance ils comprennent tout ce qui est dit en occitan et ils éprouvent du plaisir à parler. La maîtrise de l'occitan renforce les capacités cognitives des enfants et améliore leur maîtrise du français qui est leur langue première. Ensuite l'environnement bilingue dans lequel ils baignent augmente leur faculté à passer d'une langue à l'autre et ils pourront facilement apprendre d'autres langues par la suite. C'est extraordinaire de voir les enfants progresser aussi bien dans les matières enseignées que dans la maîtrise de l'occitan. Je leur apprends qu'il ne faut pas classer les cultures mais qu'elles peuvent toutes enrichir la personnalité. Cela me semble essentiel pour un monde plus humain et plus ouvert. »
Maurice Lagourgue, professeur des écoles spécialisé occitan, à l'école primaire de Cocumont dans le Lot-et-Garonne
Je me sens utile car j'apporte aux personnes un savoir dont ils ont besoin
« Après une licence d'Occitan et un master Français langue étrangère, j'ai donné des cours de français en Chine pendant un an. À mon retour, j'ai fondé l'association Passelangues avec ma femme.
À Passelangues, on propose des formations pour onze langues différentes, dont l'occitan. On intervient auprès de particuliers ou de professionnels qui ont besoin de se perfectionner dans une langue. On fait des préparations à diverses certifications en langues. On intervient aussi auprès de travailleurs détachés pour qu'ils puissent se débrouiller dans la vie quotidienne en français.
L'enseignement demande de la patience et de la pédagogie. Il faut savoir s'adapter à l'apprenant. Ce qui me plaît le plus, c'est le contact humain. Je me sens utile car j'apporte aux gens un savoir dont ils ont besoin ou qu'ils souhaitent acquérir pour le plaisir. C'est gratifiant. Récemment j'ai formé une personne au DCL [diplôme de compétence en langue*, NDLR] en occitan qui a atteint le niveau B2. Cette personne souhaitait intervenir dans les cercles occitans et donner des cours de langue dans le milieu associatif. C'est un réel plaisir de l'avoir aidée à atteindre ses objectifs. »
Stéphan Kolem, coordonnateur et formateur en langues à l'association Passelangues, Montpellier
* www.education.gouv.fr/cid94406/le-diplome-de-competence-en-langue-dcl-ressources-pour-les-epreuves-d-occitan.html
Métiers de la traduction et de la documentation
Mestièrs de la traduccion e de la documentacion
Traducteur, documentaliste, bibliothécaire...
Je redécouvre les autres
« Bibliothécaire, je m'occupe de différents catalogues en ligne et du portail numérique Occitanica. Ma formation m'a longtemps cantonnée dans des rôles assez austères, collée à ma chaise devant un ordinateur. Le monde n'a jamais été aussi vaste que depuis que je travaille au CIRDOC, dans la sphère occitane. Certes, mon cœur de métier est le même, mais aujourd'hui, je bouge davantage, notamment sur les festivals, lors d'animations culturelles. J'avais peur de m'enfermer en travaillant dans une médiathèque occitane, mais c'est tout le contraire : je redécouvre les autres, ceux qui parlent dans une langue que j'avais oubliée, je redécouvre des traditions et un territoire. Il y a de la vie, du mouvement, du bruit. Mon cœur de métier est le même mais aujourd'hui, je sais pourquoi je suis collée à ma chaise, parce que l'occitan, cette langue et cette culture... ça me plaît ! »
Sophie Garcia, bibliothécaire, administratrice des bases documentaires, Cirdoc
Recherche / Recèrca
Des rencontres souvent amusantes et toujours enrichissantes
« Je suis en doctorat de linguistique et je donne des cours de dialectologie à l'université. Mon parcours antérieur ne semblait pas me prédisposer à la recherche en occitan. Je suis né à Grenoble et je n'ai jamais entendu parler de cette langue avant mes 20 ans. C'est une région où on entend peu parler des langues minoritaires. Après le lycée, j'ai eu un peu de temps pour aller aider mon grand-père dans les vignes et je l'ai entendu parler « patois ». En me renseignant, j'ai découvert que le « patois » qu'il parle est en fait de l'occitan. À l'époque, je faisais des études en physique théorique et en même temps je m'intéressais de plus en plus à l'occitan. À la fin de mon master 2, j'avais un sujet de thèse, mais je me suis dit que je voulais faire quelque chose qui me tenait plus à cœur et donc je me suis tourné vers l'occitan.
Tout en travaillant, j'ai fait des études d'occitan pendant 5 ans en Enseignement à distance à l'Université Paul Valéry de Montpellier. Cette possibilité donne accès à une plateforme où on peut suivre les cours. On peut aussi télécharger des devoirs régulièrement corrigés par les professeurs. À la fin du master 2, Hervé Lieutard, professeur de linguistique, m'a aidé à trouver un sujet de thèse qui a été accepté par l'école doctorale. J'étudie donc la syllabe dans les parlers vivaro-alpins entre l'Ardèche et l'Italie, c'est-à-dire les parlers occitans du nord-est qui sont moins connus que les autres. Je vais enregistrer des gens un peu partout pour ma thèse, ce sont des rencontres souvent amusantes et toujours enrichissantes. Je me rends compte que la langue est encore très vivante. »
Quentin Garnier, doctorant à l'Université Paul Valéry de Montpellier
Aide à la personne
Ajuda a la persona
Accompagnement de personnes âgées / Acompanhament de personas vièlhas
Une expérience est notamment menée en Région Nouvelle-Aquitaine sur l’accompagnement des personnes âgées. En Périgord, l’utilisation au quotidien de l’occitan, langue maternelle de la majorité des personnes de plus de 70 ans, permet :
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de conforter la relation d’aide et de stimuler la personne âgée en prenant appui sur une composante essentielle de son identité ;
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de mettre à jour les effets bénéfiques du recours à la langue maternelle dans la prise en charge de personnes atteintes de troubles psychiques ou de maladies neurodégénératives ;
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de développer une dimension linguistique et culturelle nouvelle dans la fonction d’animation des établissements.
C'est dans la langue maternelle que s'expriment les sentiments, l'intime
« Je suis animateur de formation. Après un changement d'orientation dans ma carrière, j'ai décidé d'aller vers l'animation en maison de retraite en utilisant l'occitan.
J'utilise la langue avec toutes les personnes qui la parlent, collègues, résidents, familles., quelle que soit la situation et j'organise aussi une discussion de groupe une fois par semaine.
Beaucoup de personnes quand ils rentrent en EHPAD [NDLR : Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] n'osent plus parler leur langue maternelle. Pourtant c'est pour eux la langue de l'affect, de l'amour et elle est synonyme de sécurité. C'est dans la langue maternelle que s'expriment véritablement les sentiments, l'intime.
Lorsqu'on leur parle en occitan, il y a une relation de confiance qui s'installe. Les personnes âgées arrivent dans un monde nouveau, qu'elles n'ont généralement pas choisi, et cela les rassure de trouver quelqu'un qui parle la langue. J'essaie de faire en sorte que la langue soit présente comme elle l'était dans leur vie sociale.
J'ai des collègues qui se sont mises au béarnais pour les soins et cela les aide, elles rencontrent moins d'opposition et améliorent les relations résidents-soignants. De plus le fait de pouvoir parler occitan avec les soignants valorise les personnes âgées et inverse les rôles. La personne âgée se trouve à son tour en situation d'aidant au niveau de la langue, cela rééquilibre la relation.
Ce qui me plaît le plus, c'est la relation humaine, on dit animateur, mais personnellement je me vois comme agent de lien social, c'est comme ça que je définis mon rôle, l'animation étant un outil pour créer du lien social entre et avec les résidents ».
Marc Laborde, animateur à l'EHPAD Jeanne d'Albret, à Orthez, Pyrénées-Atlantiques
Animation
Animacion
Métiers, ouverts aux filles comme aux garçons : animateur en accueil de loisirs (séjours de vacances, centres aérés.), agent de développement de patrimoine oral, médiateur culturel, guide conférencier...
Faire découvrir une autre facette d'un territoire
« J'ai un double cursus en histoire et en lettres-occitan, fait à l'Université de Bordeaux Montaigne. Aujourd'hui, je suis à mon compte comme guide-conférencier, visites classiques et d'autres plus originales autour du Bordeaux occitan et gascon selon les quartiers et les époques. J'anime aussi des ateliers pendant lesquels je forme à la langue et à la culture occitane sur Bordeaux.
L'objectif est de faire découvrir une autre facette d'un territoire, de susciter une prise de conscience de l'importance et de la dignité de l'occitan et, bien sûr, de faire passer un moment agréable et convivial.
Cela me plaît de partager des connaissances, des faits, qui permettent de mieux comprendre la vie, le développement et les besoins d'une ville ou d'un endroit.
Je suis plutôt fier de remettre en question les lieux communs et d'élargir les horizons, que ce soient les miens ou ceux des visiteurs. Je veux dire que c'est une sorte de récompense d'arriver soit à connecter ou reconnecter une personne avec son territoire ou son histoire, familiale ou pas, soit à lui faire surmonter des barrières sociales et mentales. »
Julien Pearson, guide-conférencier, Bordeaux
Animer, documenter, collecter
« Je possède une licence d'histoire et une licence d'occitan parcours histoire. Je suis entrée dès juillet 2010 dans l'association Cordae La Talvèra. Cela fait aujourd'hui plus de 8 ans que j'y travaille.
Les pôles principaux de mon travail sont la recherche, la sauvegarde et la documentation, l'édition, la diffusion, et l'animation. Alors si j'essaie de faire une liste globale, je dirais qu'au sein de l'association je suis en charge principalement du pôle diffusion, c'est à dire que je gère la prospection auprès des librairies, maisons de la presse, bibliothèques, etc.
Je participe aux campagnes de collectages avec l'ethnologue de l'association, que ce soient des enregistrements sonores, vidéos ou les collectes de photos par exemple.
Je fais aussi de la documentation, c'est à dire que j'analyse les collectages que l'on peut retrouver en ligne dans le centre de documentation de l'association pour que les particuliers, ou les chercheurs, puissent trouver les renseignements qui les intéressent. Nous fonctionnons donc comme les archives départementales. J'organise des animations avec mes collègues auprès des scolaires ou de groupes d'adultes à Cordes-sur-Ciel, siège social de l'association, comme des visites guidées en occitan de la cité médiévale, des jeux de pistes en occitan... Je participe également à la création des expositions de l'association sur les vieux métiers, les charmeurs d'oiseaux, pour ne donner que quelques exemples, en bilingue français-occitan. »
Armandine Allec-Foglieni, 29 ans, agent de développement du patrimoine oral au sein de l'association Cordae La Talvera, Cordes-sur-Ciel, Tarn) http://cordae-talvera-documentation.kentika.fr
Communication, diffusion
Comunicacion, difusion
Métiers ouverts aux filles comme aux garçons : coordinateur de manifestations artistiques, libraire, journaliste (presse écrite, radio, télévision), chargé de mission dans les collectivités territoriales, chargé de communication...
Un univers très riche, un univers formidable
« Après mes études en droit public, j'ai eu la chance d'intégrer la Mediatèca occitana en tant que responsable administrative et financière. Il était très important pour moi d'apprendre l'occitan, sa langue mais aussi sa culture, puisque je suis en contact quotidien avec les artistes, les programmateurs, les associations et institutions partenaires ; j'ai découvert un univers très riche et formidable. »
Inès Clément, directrice administrative et financière du CIRDÒC-Institut occitan de Cultura, Béziers
Je mêle mes deux passions : la langue d'oc et les médias
« Tout en faisant des études d'information communication, j'ai été correspondante locale de presse pour La Provence à Orange et j'ai repris la même activité à Nyons avec le Dauphiné libéré, en même temps que je passais mon DEUG d'occitan [NDLR Diplôme d'études universitaires générales, correspondait au niveau bac + 2] à distance. Par la suite, j'ai collaboré avec Aquò d'Aquí, une revue et un site web bilingue occitan/français. En janvier 2016, je suis entrée à Tè Vé Òc, une association de production audiovisuelle nîmoise, dans le même temps que j'achevais ma maîtrise info-com à Marseille. Grâce à ce travail, j'ai appris sur le terrain les techniques audiovisuelles, en tant que journaliste reporter d'images, avec quelques missions communicationnelles propres au milieu associatif. Et je suis désormais titulaire de la carte de presse. En bref j'ai commencé mon expérience dans la presse écrite, et je me suis retrouvée en audiovisuel après un stage réussi à Tè Vè Òc. Entre temps je me suis essayée au journalisme radio avec un stage à Ràdio Lenga d'Òc. Mon emploi à Tè Vè Òc m'a donné l'opportunité de mêler deux passions que sont la langue d'oc et les médias. »
Amy Cros, journaliste reporter d'images tri-qualifiée pour l'association Tè Vé Òc, Nîmes
Art, professions artistiques
Art, mestièrs artistics
Métiers ouverts aux filles comme aux garçons : comédien, musicien, écrivain, chanteur… / Comedian, musician, escriveire, cantaire
Séduire un public le plus large possible
« L'occitan appartient à ceux qui ne le parlent pas. Je suis créateur de spectacles et de courts métrages en langue occitane depuis plus de dix ans à la Compagnie Lilo et j'ai toujours cherché à séduire un public le plus large possible, bien au-delà de la communauté des locuteurs. Également directeur artistique du doublage en occitan pour Conta'm ou réalisateur pour la télé, je continue à intégrer des comédiens non locuteurs dans tous mes projets de films et spectacles. Concrètement, pour les besoins de chaque projet, je forme les professionnels locuteurs occitan à la pratique théâtrale et les comédiens professionnels à la langue occitane. Cette démarche me permet aujourd'hui de produire des projets de qualité et d'avoir une ressource élargie de comédiennes et de comédiens prêts à tout jouer en occitan. »
Laurent Labadie, comédien au sein de la Compagnie Lilo (Mensignac, Dordogne) et directeur artistique du doublage à Conta'm (Asson, Pyrénées-Atlantiques
L'occitan, une véritable aventure !
« Ce qui est intéressant, à mon avis, c'est qu'il y a de la place pour des gens différents, des énergies multiples. L'occitan permet d'accéder à des domaines variés ; moi j'ai fait du journalisme, de la musique, de la recherche en littérature et c'est l'occitan qui m'a ouvert ces portes. Il y a plein d'expériences parce que c'est un monde où il y a besoin de tout inventer encore. Quand on commence les études d'occitan, on a l'impression d'étudier une chose ancienne, mais c'est à la fois 1 000 ans de culture et à la fois un monde nouveau, chaque jour nouveau, où chacun peut se faire sa place. [.] Je suis très heureux quand des gens viennent me voir pour me dire qu'ils ont écouté Mauresca et que cela leur a donné envie d'apprendre l'occitan, ou quand des jeunes qui sont devenus maintenant professeurs d'occitan me disent : "la première fois que nous nous sommes rencontrés, c'était dans un atelier de musique à l'école, vous nous avez fait chanter et cela m'a donné envie de continuer". Ce n'est pas uniquement grâce à moi, mais je suis content d'apporter mon petit ruisseau à l'histoire. »
Sylvain Chabaud, Chanteur dans le groupe Mauresca et écrivain, Montpellier)
Création audiovisuelle
Creacion audio-visuala
« Ce que j'aime, c'est qu'en filmant le monde d'aujourd'hui, je peux créer et partager la culture occitane. »
Amic Bedel, réalisateur, Piget Production, Toulouse
Une autre culture, d'autres personnes, des gens qui apportent beaucoup
« Je viens de la Réunion, j'ai fait des études en communication option audiovisuelle et je travaille aujourd'hui à ÒCtele depuis un an. Grâce à l'occitan j'ai pu découvrir une autre culture, d'autres personnes, des gens qui m'ont apporté beaucoup de choses. Je pense que je ressentirais moins de fierté si je travaillais dans un média plus classique.
Ce qui me plaît le plus dans le montage, c'est de pouvoir raconter une histoire à partir de quelques images, de pouvoir créer, raconter des choses, expliquer. Je suis particulièrement fière de l'émission T'ÒC T'ÒC sur laquelle je travaille beaucoup. L'émission permet à des jeunes d'aller à la rencontre de professionnels qui utilisent la langue. On a des retours positifs de professeurs qui utilisent les vidéos dans leur cours d'occitan. L'émission montre aux gens que la langue se parle et se transmet encore. »
Emmanuella Rivière, assistante monteuse à ÒCtele, Pau, Pyrénées-Atlantiques
Collectivités territoriales
Collectivitats territorialas
L'occitan est le bien commun de tous
« J'ai fait des études en occitan, un Deug [NDLR : équivalent à la L2] de lettres mention langue et culture occitanes à l'université de Bordeaux III, une Licence d'occitan à Montpellier et la Maîtrise [NDLR : équivalent au M1] à Toulouse.
Aujourd'hui, je travaille auprès de la vice-présidente chargée de la culture et de la langue occitane à la direction générale adjointe de la culture, de l'éducation et des sports au Conseil départemental. Je suis chargé de mettre en œuvre à ses côtés le schéma de développement de la langue et de la culture occitane voté par l'assemblée départementale. Ce schéma est articulé entre trois axes, transmission, socialisation et arts et culture.
L'occitan est le bien commun de tous. C'est un atout pour nos futures générations, pour nos territoires et pour le respect de la diversité culturelle. Je développe des projets innovants et transversaux avec le plus de services possibles dans ma collectivité pour mettre cette langue en valeur. Je suis heureux car nous parvenons à mettre en place un enseignement occitan de qualité sur le département au côté des services académiques. Je me dis que ces enfants ont de la chance d'avoir cet enseignement, car il représentera toujours un "bonus" dans leur parcours de vie.
Il me semble que lorsqu'on travaille dans l'occitan, on œuvre dans le respect des cultures, le bien vivre ensemble et la transmission de certaines valeurs essentielles. »
Sébastien Girard, chargé de mission Langue et culture occitanes au Conseil départemental de la Dordogne
Bibliothèques
Bibliotècas
Nous avons besoin de bibliothécaires, d'archivistes, d'animateurs du patrimoine, de professionnels du tourisme qui connaissent la langue et la culture.
« L'occitan, langue commune à un vaste territoire de dimension européenne et vecteur depuis plus de mille ans d'une formidable diversité d'expressions artistiques et culturelles, représente une compétence professionnelle appréciée par les recruteurs. Les bibliothèques, les archives et les musées possèdent des collections occitanes extraordinaires tandis que les parcs naturels, les collectivités et les acteurs de l'économie font appel au patrimoine linguistique et culturel régional pour valoriser le territoire et ses productions. Nous avons besoin de bibliothécaires, d'archivistes, d'animateurs du patrimoine, de professionnels du tourisme qui connaissent la langue et la culture. »
Benjamin Assié, directeur du CIRDOC à Béziers
Librairies
Librariás
« Nous avons recruté un libraire sur compétences en langue et culture occitanes. »
Jean-Marie Sevestre, directeur - en 2011 - de la librairie Sauramps à Montpellier
Mode
Mòda
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Marque Adishatz : porter l’identité gasconne, créateur : Jean-Luc Lagrave
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Espèra un Pauc, Marseille, créateur : Rodin Kaufman
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Macarel, créateur : Denis Cantournet
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Marque Qu’'es aquò ?, Toulouse
Patrimoine
Patrimòni
Plusieurs opérations de collectage de la mémoire orale sont en cours dans l'ensemble de l'espace occitan. La plus ancienne est l'opération "Al canton" d'abord réalisée en Aveyron puis déclinée dans de nombreux départements.
On peut noter le travail de La Talvèra, de l’Institut Occitan à Pau, celui de l’IEO des Hautes-Pyrénées, celui de l’Ostau Comengés ou de l’association Son d’aquí en Aquitaine.
Un travail sans fin et réjouissant
« L'association La Talvèra a 40 ans cette année et je pense que l'on a encore au moins 40 années de travail rien qu'en analyse de sons ou d'images. En effet, nous possédons plus de 8 000 heures de collectage sonore, 40 000 images, documents audiovisuels et manuscrits analysés et autant qui ne le sont pas encore. Et puis la langue occitane évolue sans cesse, nous perdons certains particularismes, croyances mais en développons et créons des nouveaux en normalisant la langue par exemple, c'est un travail sans fin et réjouissant pour l'historienne de base que je suis. »
Armandine Allec-Foglieni, 29 ans, agent de développement du patrimoine oral au sein de l'association CORDAE La Talvera, Cordes-sur-Ciel, Tarn
Les fiches métiers (en français) sont sur www.onisep.fr